Dans l’imaginaire collectif, quand on a une idée de ce qu’est le travail du psychomotricien, elle est encore limitée à la petite enfance.
Tandis que j’écrivais l’article sur le décret de compétence du psychomotricien, l’idée d’en écrire un sur les missions en milieu gériatrique m’a paru tout aussi intéressant.
Pour ne pas me baser sur mon expérience, uniquement, je reprend les objectifs définis par l’ARS (Agence Régionale de Santé).
La psychomotricité a toute sa légitimité dans la prise en charge de la personne âgée.
Réadaptation émotionnelle et relationnelle en situation de la vie quotidienne
A chaque objectif, j’essaye au mieux de vous illustrer les propos. Ainsi, les buts thérapeutiques ici sont :
– Faciliter le relâchement tonique, psychique et l’apaisement émotionnel à travers la relaxation par exemple.
– Solliciter les communications verbale et non verbale en s’appuyant sur l’observation.
– Favoriser les interactions avec l’environnement humain comme quand une personne âgée s’est retrouvée isolée avant d’intégrer une maison de retraite, se retrouver à manger dans une salle commune peut être difficile à vivre.
– Favoriser l’investissement affectif des activités de base et instrumentales de la vie quotidienne notamment quand la personne a conscience de ses pertes et peut manifester des refus de manger, se laver etc
– Faciliter l’intégration des outils substitutifs
– Diminuer les troubles du comportement et de l’humeur en répondant aux besoins du moment par exemple.
– Favoriser un vécu de bien-être, même sur un temps court. C’est souvent par la répétition des séances que le bien être se manifeste sur une plus longue période.
Réadaptation émotionnelle dans la marche et prévention des risques de chute
Le syndrome de post-chute, la peur de la chute et de la marche entrent dans cette catégorie. On peut trouver comme objectifs :
– Solliciter et soutenir les compétences de régulation tonique, de relâchement différentiel volontaire et d’adaptation.
– Optimiser l’efficacité des schémas moteurs habituels, les compétences de contrôle postural et moteur et les compétences cognitives résiduelles en lien avec la marche.
– Faciliter les adaptations praxiques, le recours à des stratégies posturales délaissées, l’anticipation et l’adaptation aux modifications de l’environnement.
– Diminuer les signes psychiques et comportementaux du syndrome de post- chute, de la peur de la chute ou de la marche.
Contribution à la prise en charge de l’inconfort et de la douleur
Au delà même des médicaments, la psychomotricité peut être un véritable atout pour taire la douleur. En effet, elle est efficace pour :
– Faciliter le relâchement tonique, psychique et l’apaisement émotionnel, par la relaxation (encore).
– Diminuer le vécu de douleur en écoutant et accompagnant les ressentis, c’est prendre en compte la personne souffrante dans sa globalité.
– Favoriser un vécu de bien-être par un toucher thérapeutique adapté et stimulant les zones non douloureuses par exemple.
– Diminuer les troubles du comportement ou de l’humeur en lien avec un vécu de douleur. En effet, avoir mal peut rendre n’importe qui sensible et agressif. Personne âgée ou non.
– Favoriser les interactions avec l’environnement matériel et humain.
Contribution à l’intégration des outils substitutifs des déficiences et incapacités
Le vieillissement est un phénomène naturel qui se manifeste par la perte de compétences pouvant engendrer une situation de handicap. Le psychomotricien, par son travail et son aide, peut alors :
– Favoriser l’investissement affectif des outils substitutifs des déficiences et incapacités.
– Contribuer à atténuer ou compenser les situations de déficience.
Education thérapeutique, conseil et information du patient
En commun avec le travail de l’ergothérapeute, les objectifs consistent donc à :
– Améliorer les compétences de l’entourage pour un meilleur accompagnement de leur proche.
– Développer le savoir-faire et le savoir-être de l’entourage pour limiter et gérer les troubles du comportement comme repérer les facteurs favorisant les troubles).
– Favoriser le bien-être, le sentiment d’efficacité car pour prendre soin des autres, il est nécessaire de prendre soin de soi.
– Renforcer les compétences de sécurité et d’adaptation en validant par exemple leur expérience, cela renforcera leur confiance.
J’espère que mes ajouts ont pu rendre plus concret le travail du psychomotricien auprès des personnes âgées.
Bien sûr, pour lire l’intégralité des recommandations de pratique énoncées par l’ARS en ce qui concerne la psychomotricité, vous pouvez cliquer sur le lien ici.