avec Miss Psychomot

Je veux la couche, pas le pot

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Votre enfant fait pipi dans le pot (ou les toilettes) mais refuse de faire de même pour le caca.

Ou bien, inversement. Votre enfant va s’asseoir pour faire caca dans les toilettes ou sur le pot, mais demande la couche pour faire pipi.

Et quand vous proposez « tu veux pas faire sur le pot ? »

La réponse est catégorique : NON.

Comme vous craignez que votre enfant se braque mais surtout qu’il se bloque, jusqu’à se retenir très longtemps, vous avez l’impression de céder en lui donnant la couche.

En plus, ce n’est pas comme si votre enfant n’était pas continent, il se peut qu’en journée, iel porte la culotte et que la couche n’est mise que quelques minutes par jour. Il se peut alors que vous vous sentez seul.e car personne d’autre que les membres du foyer ne sont au courant.

En effet, à la crèche ou chez l’assistante maternelle, ou bien même à l’école, votre enfant va sur les toilettes pour faire pipi et ne demande la couche qu’au retour à la maison pour y faire la grosse commission. C’est majoritairement dans ce sens : pipi sur les toilettes et caca dans la couche.

Bien que la situation inversée existe aussi.

Il s’agit d’un blocage dont on parle très peu, pourtant il est très récurrent dans mes consultations dédiées à l’accompagnement du besoin d’élimination.

On va appeler cette situation : l’élimination sélective.

Cette situation peut survenir

  • dès le début de l’accompagnement de la continence, c’est à dire que l’enfant a toujours procédé ainsi. Il n’a jamais voire très rarement fait pipi ET caca sur le pot (ou toilettes). Il n’a fait qu’un des deux.
  • plus tard, suite à un ou plusieurs évènements plutôt désagréables, vécus avec de la peur, du stress et beaucoup d’appréhension. Dans ce cas, afin de ne pas revivre cela, l’enfant se tourne vers ce qu’iel connaît le mieux : la couche.

« ca va passer »

Vraiment ? Ce qui se passe est

  • qu’on va responsabiliser l’enfant : quand iel sera prêt, quand iel voudra, quand iel se motivera … au risque de ne pas accompagner soi-même son enfant (bah oui, on a dit que ça va passer)
  • qu’on va multiplier les outils, notamment en faisant appel à la motivation extrasèque quasi exclusivement au risque de se décourager aussi rapidement que la motivation diminue.
  • qu’on manque de stabilité : on change un peu trop fréquemment notre façon d’accompagner l’enfant car on ne sait pas quoi faire concrètement
  • qu’on va être imprévisible : un jour on est ok pour les couches, et un autre, on en a marre, notre attitude dit oui et non en même temps.
  • qu’on perd en cohérence : on insiste pour proposer les toilettes puis on « cède » au risque que l’enfant ne signale même plus
    • l’enfant en a marre de s’opposer et sait que le parent va insister en premier
    • le parent ne repère plus les demandes de l’enfant et le laisse avec sa couche longtemps, et que le change devienne également un champs de bataille.

L’élimination sélective est bien plus complexe.

A chaque cause, sa solution.

D’où les consultations qui permettent de poser à plat la situation dans son ensemble, repérer les facteurs, les pistes qui ont déjà été mises en place pour poursuivre.

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