Bien qu’il existe des articles, blogs, pages et comptes dédiés à l’allaitement, on trouve très (trop) peu d’informations voire pas du tout sur ce thème en lien avec la psychomotricité.
Quand Alexia alias Psychomamotricienne qui a déjà été interviewée ici, m’a annoncé qu’elle allait publier sur son compte Instagram une série de post consacré a l’allaitement, je savais que cela allait me plaire. C’est surtout le regard nouveau sur un sujet deja vu sous plusieurs angles par les auxiliaires de puériculture, sage femme, consultante en lactation etc qui m’a interpellé.
Sérieusement, il y a encore a dire sur ce sujet ?
Je vous avoue ne pas être trop étonnée … mais je concentre surtout mon énergie (recherche, écriture, pratique) sur un autre sujet qui me touche, l’HNI (hygiène naturelle infantile).
C’est donc avec grand plaisir que j’accueille de nouvelles informations sur l’allaitement du point de vue d’une psychomotricienne.
Voici donc l’intégralité des 3 articles consacrés a l’allaitement :
L’ALLAITEMENT EN PSYCHOMOTRICITÉ
L’allaitement et le maternage proximal sont à mon sens des piliers du développement psychomoteur de nourrisson.
Mais cet avis n’engage que moi, dans ma parentalité.
Quand le nouveau-né devient nouveau-né, il n’a aucune représentation de son corps. C’est par la mère et les interactions qu’il va avoir avec elle, avec son environnement, par ses expériences qu’il va se forger une certaine représentation affective de son corps (un schéma corporel et une image du corps mais ces termes seront bientôt obsolètes).
Ce petit bébé tout neuf donc, ne comprend pas ses ressentis corporelles ni son corps de manière générale. Il ne comprend pas non plus le monde qui l’entoure. C’est comme si nous adulte, on nous envoyait dans un pays dont nous ne comprenions pas la langue, et dans un corps que nous ne connaissons pas. Le bébé va alors chercher à renouer avec des sensations connues et vécues tout au long de sa vie fœtale.
Là interviennent le portage et l’allaitement.
Les mamelons de la mère ont en effet l’odeur du liquide amniotique. C’est un fait, et c’est pour aider le bébé qui ne voit pas grand chose à la naissance, à trouver le sein pour se nourrir. Il s’agit d’un réflexe de survie pour le nouveau-né, mais aussi et surtout d’assurer un certain Continuum.
Au niveau purement moteur , des choses se passent.
En effet, par l’allaitement en alternance des deux seins, on engage différemment le corps de l’enfant. Au sein gauche, il verra un de ses deux hémicorps plaqué contre la mère, libérant les mouvements unilatéraux de son autre hémicorps, et de fait, des gestes en dissociation. Le schéma inverse se produira au sein droit, ce qui crée un certain équilibre a travers une alternance de la latéralité. Souvent, en adéquation avec cela, l’oeil et l’oreille qui sont contre la maman sont privés de leur sens, mais se verront libérés par le changement prochain de sein, offrant de nouvelles stimulations sensorielles.
Quel effet ça a sur le développement moteur ?
Une meilleure intégration de l’axe par la stimulation des hémicorps en dissociation. Des variations de propositions de postures. Une stimulation sensorielle complète par le changement de sein et donc de côté.
Il est courant de caresser son bébé pendant la tétée, ce qui va permettre au bébé d’avoir des informations tactiles contenantes et apaisantes sur un hémicorps, puis l’autre au changement de sein.
Au niveau du dialogue tonico-émotionnel.
Ce dernier passe aussi par le regard. Il est courant de voir des enfants prendre le biberon seul, ou donné par le parent mais face au monde. Toutefois, le fait de regarder le bébé droit dans les yeux pendant la tétée va être une forme d’interaction privilégiée avec l’enfant. Cela va lui apporter un cadre contenant et sécurisant, où il sait qu’il a l’attention de son parent. Par le regard beaucoup d’informations passent, et c’est aussi un moyen pour le bébé d’encoder toutes les mimiques de sa maman pour les reproduire plus tard.
Au vu des éléments vus précédemment, il est à retenir que pour un enfant au biberon, il est important de changer le côté face au parent le temps du nourrissage, à chaque biberon pour qu’il ait les mêmes stimulations posturo-motrices qu’un enfant au sein. Ensuite, afin de créer une meilleure relation et un meilleur accordage tonico-émotionnel, le regard reste une clé importante.
ALLAITEMENT ET GÉNÉTIQUE
Il est important, lorsqu’on fait un choix éclairé, d’avoir pleine conscience de l’impact que ça aura sur les générations futures et sur nous mêmes.
L’absence de tétée envoie un signal au cerveau.
Signal que le cerveau prend comme étant la mort du nouveau-né, nécessitant l’arrêt de la production de lait. Souvent… cela donne lieu a des dépressions. Bien qu’on ne puisse pas expliquer les postpartum uniquement avec ça. Passons.
Aujourd’hui en France le taux d’allaitement passé 6 mois est de 4%.
Quelles répercussions le non allaitement massif a sur le long terme ?
Est ce que vous savez qu’aujourd’hui naissent des bébés qui n’auront jamais de dents de sagesse dû à leur non utilisation ? Qui auront des pouces plus longs a cause de l’utilisation compulsive des smartphones entre autre ?
Il en est de même pour l’allaitement.
Si trop peu de femmes utilisent leur poitrine pour leur fonction nourricière, alors elle finira par perdre cette fonction.
Dans un futur plus ou moins proche, les enfants non allaités de parents non allaités etc .., finiront par ne plus avoir de glandes lactifères.
C’est sur un groupe d’allaitement que j’en ai discuté avec une généticienne. Il me semblait important d’informer. Pour que chaque maman fasse un choix éclairé.
Merci Alexia pour ces informations qui mèneront a d’autres réflexions plus globales.
Et voici la conclusion et son expérience personnelle :
https://www.instagram.com/p/Bv95V7alG5J/?utm_source=ig_share_sheet&igshid=19qfdb9v3s6sy
Vous pouvez retrouver ces autres articles sur le blog avec le #psychomamotricienne comme celui ci :
https://www.misspsychomot.com/2019/03/08/lecran-par-psychomamotricienne/
Le lien de sa page Instagram est ici.